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Tout Megève est dans les startingblocks : la saison culturelle entamée, les mannequins des vitrines habillés, les terrasses dressées, les pavés posés, les œuvres accrochées… on guette du coin de l’œil le ciel bleu en espérant qu’il se maintienne et on y croit ! car Megève l’été, c’est l’assurance de bons moments !

De mon côté j’ai reçu quasi toutes les nouveautés… Daniel Castan …

est passé ce WE me confier quelques œuvres toujours aussi belles : des nocturnes, des Time’s square, des « noir et blanc »… Yoann Mérienne, Lisa G. et Brigitte Lombard, les nouveaux arrivés de la saison sont aussi en bonne place !

En fin de semaine prochaine Yann Perrier apportera ses nouvelles boules, et Lise Vurpillot ses nouveaux fauves.

Du coté des sculpteurs : les bronzes et les alus de Brigitte Téman côtoient les rakus d’Annie Cotterot, dans l’attente et l’espoir de voir quelques pièces de Livio Benedetti…

La galerie est belle, très belle !







Par Andrée Maennel :


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« Pour Daniel Castan, le sujet est secondaire. Ce qui l’intéresse, c’est la pâte, la matière, l’imagination, et l’action. Il résume ainsi sa démarche de manière lapidaire. « Je peins, et le sujet vient après ». Autre paradoxe apparent, cet artiste qui dit ne pas supporter les villes peint New York de manière saisissante. Un New York fantasmé, celui des polars des années 70, celui du rêve américain, dans lequel chacun peut se projeter. Le côté graphique, les lignes, les perspectives sont pour lui prétexte à peindre.

De même que la lumière et les voitures. L’humain y a peu de place, un peu de foule par ci par là, mais c’est secondaire. Car à y regarder de plus près, Daniel Castan est a la limite de l’abstrait. Il ne s’en cache pas : « Au début il y avait trop de détails. De plus en plus, j’épure, j’enlève. Je finirai certainement dans l’abstrait. » New York lui va bien. Ville de mouvement et de vitesse, c’est aussi dans le mouvement et la vitesse qu’il s’accomplit. Peintre d’instinct, il attaque sa toile directement au couteau, après avoir – éventuellement – placé quelques perspectives. Il dit ne pas réfléchir. Ses couleurs sont travaillées sur la toile, dans la continuité du geste. « Une ville, c’est comme un paysage ; parfois elle est sombre, parfois elle est très colorée. Il n y a pas de recette, et je ne me sens pas limité ; la couleur appelle la couleur. » Créer une atmosphère, comme dans un polar nerveux, Daniel Castan peint New York au niveau du piéton, des célèbres taxis jaunes, de la rue. Au loin, la ligne d’horizon, un point de lumière, et une impression de fuite en avant. Le choix de ses formats contribue également à la création d’une atmosphère. Il opte parfois pour des verticales allongées qui ajoutent au sentiment d’écrasement entre les tours vertigineuses. Ou au contraire, il travaille dans l‘horizontalité ; bienvenue sur les larges avenues, bienvenue à Broadway la bien nommée…

Pour Daniel Castan, peindre est agir, et agir vite. Le choix du couteau en est un signe, il correspond à sa nature. Mais aussi le choix de l’alkyde, depuis environ cinq ans maintenant. « L’huile est trop longue à sécher, l’acrylique au contraire sèche trop vite et ne me procure pas les mêmes sensations. » Une fois la toile terminée, il applique d’épaisses couches de vernis, un vernis brillant, pour accentuer le côté très lumineux de son sujet. Proche de la performance, Daniel Castan se définit comme un stakhanoviste de la peinture. Et glisse de manière un peu provocatrice : « Je me considère plus comme un sportif que comme un artiste. ».

Andrée Maennel – Dessins et Peintures (numéro 53 : mars-avril 2011)


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